Liée par une promesse...

Je respirais à nouveau, j’avais réussis, je n’avais pas remarqué à quel point ma tension s’était accumulée. Je fis rouler mes épaules et craquer mon cou, afin de dissiper les derniers nœuds liés à mon stress.
On me conseilla de me vêtir et de m’armer en conséquence. Me vêtir était vite dit, je n’avais que ma longue robe pour tout vêtement, je n’avais jamais eu besoin de plus ; par contre je saisis mon long bâton que j’avais laissé contre ma chaise avant de célébrer la divinité de la vodka Déhau.
Je regardais les trois représentants de la guilde disposée à affronter la dernière et ultime épreuve.

Une longue inspiration et je repris la parole.
Je vous écoute, comment puis-je adorer Débauha ?

Gwenwyfar regardait Elredel avec amusement, il était encore sous le choc apparemment.

Oh ce n'est RIEN de compliqué vous verrez. Il nous FAUT de l'espace, si VOUS voulez bien me suivre nous allons SUR la grand place.

Dame Serindë, Messire ELREDEL après vous je vous prie. Nous serons SEULS juges de cette épreuve.

Le rôdeur et les deux jeunes femmes sortirent de la taverne, je leur emboîtais le pas, lançant un regard complice à mon Loup.
J’ai une bonne nouvelle !
Ah oui ? Laquelle ?
Lorsque tu as dansé, j’en ai profité pour fouiller discrètement la taverne.
Et ? Ne me fais pas languir comme ça, tu le sais que j’ai horreur de ça !
Tu vas être contente ! Ils sont là ! Je les ai sentis ! Isil et Kazuki sont là !!

A ces mots mon cœur bondit dans ma poitrine et un sentiment de joie pure ainsi qu’un grand soulagement m’envahit. Nous avions bien suivi la bonne piste.

Merci, je t’aime.
Moi aussi.

Je me retournais déterminée comme jamais, mon regard décidé regardant les trois personnes qui m’accompagnaient.
J’allais enfin pouvoir tenir la promesse qui m’avait liée à jamais, sur les marches du temple. Celle qui m’avait fait venir sur ces terres.

[encore en retard décidément X)]

L'épreuve en l'honneur d'Alachaska, celle que tous les hommes attendaient, fut loin d'être décevante pour la plupart. La jeune femme qui été apparu si hésitante au rôdeur s'était véritablement libérée de ses complexes, allant jusqu'à pousser l'audace de provoquer en embrassant Elredel, en jouant de ses charmes devant lui, puis de se dévêtir complétement. Si le rôdeur ne dit mot, il acquiesça d'un hochement de tête, encore un peu perturbé par ce qui s'était passé. Lorsqu'enfin la jeune femme fut revêtue et la troisième épreuve annoncée, il reprit ses esprits.

"Si vous me permettez, j'approuve entièrement la réussite de la seconde épreuve, bien évidemment, je ne reviendrais pas la dessus. Néanmoins, je tiens à vous prévenir que je suis marié, et que si mon épouse venait à apprendre cela, je crains que vous ne vous attiriez ses foudres..."

Un clin d'oeil discret à Serinde lui fit comprendre que je ne pensais guère ce que je disais.

"Espérons don que notre déesse de la Guerrre sera de bonne humeur pour vous. Sur ce, Serinde, à toi l'honneur..."

Bien puisque TOUT le monde est là nous allons pouvoir COMMENCER.

Gwenwyfar frappa le sol de son bâton et quelques instants plus tard 6 hommes serpents dont l'un plus imposant que les autres, sûrement le chef, apparurent. Ils étaient membres de la garde personnelle de Débauha, déesse serpent reine de la guerre et des batailles.

Gwenwyfar leur désigna Lalwendë du bout de son bâton :

TUEZ LA !!!

"Si vous me permettez, j'approuve entièrement la réussite de la seconde épreuve, bien évidemment, je ne reviendrais pas la dessus. Néanmoins, je tiens à vous prévenir que je suis marié, et que si mon épouse venait à apprendre cela, je crains que vous ne vous attiriez ses foudres..."

Je retenais difficilement les rires qui menaçaient d’éclater au grand jour. Cependant avant que je ne puisse esquisser la moindre parole, je vis stupéfaites la magicienne frapper le sol avec le bâton et faire apparaître pas moins de six hommes serpents, dont l’un semblait être leur chef.
Un sourire carnassier vint modifier la douceur de mon visage. Si la première épreuve et la seconde m’avaient été difficile, au point de croire à un échec, celle-ci ne me poserait pas de problèmes majeurs. C’était MON univers.
Je me tournais un bref moment vers Gwenwyfar, puis vers Elredel.
Ne vous en faites pas, je ne suis point à la recherche d’histoires, et je pense que votre femme comprendra tout à fait cette dévotion à Alachaska.
Je saisis à deux mains mon bâton et un bref mouvement m’appris qu’Oeil-de-Nuit se préparait également au combat, la toison hérissée, un grognement sourd montant de ses entrailles.
Ils décidèrent d’attaquer tous ensemble, leur supérieur mis à part. Je me concentrais un bref instant tandis qu’une accumulation d’énergie faisait luire ma main droite. La lumière s’éteignit et un pic acéré de glace flottait au dessus ma paume. Je lançais mon bras en avant visant l’un des sauriens, la pointe de glace se ficha dans son corps musclé au niveau de son cœur, une lueur d’étonnement passa sur son visage et il tomba à la renverse dans un bruit métallique correspondant à la chute de son arme. J’en abattis un second de la même manière, avant même que les reptiles soient suffisamment prêts pour m’inquiéter. Mon loup était de plus en plus excité par le combat et menaçait de se jeter dans la mêlée.
Pas tout de suite, attend qu’ils soient plus prêts, tu sais que je ne suis pas douée pour le corps à corps.
Les trois autres n’étaient plus qu’à quelques pas de nous. Ils bondirent dans un bel ensemble, le plus proche fut happé par mon compagnon, et la violence de son assaut les fit rouler au sol. D’un même mouvement, je frappais l’un des attaquant à la tempe avec mon bâton en tournoyant sur moi-même, l’assommant pour le compte, le vent faisant claquer ma robe sur mes jambes, tandis que je préparais un sort de feu dans l’autre main. Le dernier reptile ne put éviter la boule de feu que je lui lançais, se transformant en torche vivante. Il s’enfuit en hurlant le plus loin possible dans une odeur écœurante de chair brûlée, pour terminer sa course à quelque pas se tordant à terre sous la douleur, puis plus rien.
Un répugnant bruit d’os broyés et un cri qui s’acheva dans un horrible gargouillis m’appris que le loup en avait fini également avec sa proie, il avait le pelage rougi par son sang.
L’homme serpent que j’avais brièvement étourdit se relevait déjà. Je me tournais, lui faisant face. Je fus soudain prisonnière dans un étau de fer, des bras puissant m’entouraient le haut du corps, m’interdisant l’usage de mes bras. J’avais oublié leur chef, qui me tenait maintenant à sa merci. Son second se précipitait déjà vers moi, la hallebarde pointée vers moi dans l’intention évidente de m’embrocher. Mais c’était sans compter sur mon protecteur. Il se jeta sur nous, nous envoyant au sol. L’autre nous passa au-dessus, trébucha avant de terminer sa course plus loin, sans pouvoir s’arrêter à temps.
Tu te débrouilles seule ?
Oui, ne t’en fais pas.
Dans la confusion, j’étais parvenue à me retourner, pour être maintenant face à mon agresseur. Il était couché sur moi, et tentais de m’étrangler. Je fermais les yeux un instant, et lançait mon sort de foudre, une de mes mais était glissée entre nous, sur sa poitrine. L’impact de la magie le fit décoller du sol, et la puissance des éclairs m’avait donné l’impression d’avoir entendu son muscle cardiaque éclater.
Je me relevais, jetant un dernier regard sur ses yeux révulsés. Œil-de-Nuit revenait au petit trot, très content de lui et de l’échauffourée, il avait achevé le dernier homme de main.

Merci vieux frère !
De rien, c’était un plaisir.

C’est côte à côte que nous rejoignions les membres de la guilde, dans l’attente de leur verdict

Gwenwyfar avait observé le combat attentivement, un détail l'intrigua plus particulièrement : la magie utilisée par Lalwendë, son style lui rappelait celui d'une autre jeune femme arrivée récemment. Bien que différents, les bases des sorts elles semblaient similaires, Gwenwyfar pouvait créer les mêmes effets mais en partant d'une base différente. Entre la magie de Llyrana et celle de Lalwendë il y avait assurément un tron commun.

Je suis DÉSOLÉE mais je ne peux VALIDER cette épreuve car VOUS avez triché !!! Tout COMME pour les deux premières ÉPREUVES votre loup ne pouvais participer à CELLE-CI !!!

Gwenwyfar regardait Lalwendë d'un air sévère puis devant son air dépité se mit à rire.

Allons, allons souriez je PLAISANTE bien sûr. Au combat IL n'y a AUCUNE règle à respecter, SEULE compte la victoire !!!

Qui plus est VOUS formez un beau duo, on VOUS croirait presque en symbiose. Félicitations POUR ma part JE vous accepte de notre guilde. Attendons de voir ce qu'en PENSENT Messire Elredel et Dame Serindë.

Je suis DÉSOLÉE mais je ne peux VALIDER cette épreuve car VOUS avez triché !!! Tout COMME pour les deux premières ÉPREUVES votre loup ne pouvais participer à CELLE-CI !!!

Mon cœur manquait un battement et je pâlissais soudainement. Comment en aurait-il pu être autrement ? Nous avions toujours tout fait ensemble depuis que nous nous étions liés… et rien au monde ne pourrait changer notre équipe. Nous devions être acceptés ensemble ou pas du tout…
La jeune femme en face de moi se mit soudain à rire… Elle m’avait fait une blague…

Ce que tu peux être naïve quand tu t’y mets !
Hé, toi la ramène pas, lui répondis-je vexé.
N’empêche, tu tombes toujours dans le panneau.

Un sourire vint étirer mes lèvres et j’hésitais un cour instant entre lui tirer la langue ou la remercier. Je pris le parti de m’incliner devant elle.

Merci dame Gwenwyfar, je tâcherais de me montrer digne de votre confiance.

Cependant je réfléchissais à vive allure, si elle aimait faire des blagues, moi aussi… Je sentais déjà que j’allais bien m’entendre avec elle, et pour les blagues de ce genre, ce sera œil pour œil, dent pour dent.

Après une brève phrase afin d'assurer qu'elle ne cherchait en rien à nuire à la relation que le rôdeur avait avec Thémis, la jeune femme se tourna vers les six hommes serpents invoqués quelques instants plus tôt par Gwenwyfar. Usant de sorts tout comme de son habilité physique, elle parvint à bout de la majorité de ses adversaires, son compagnon animal se chargeant de ceux restants.

Lorsque tous ses ennemis furent à terre, elle se tourna vers Gwenwyfar, qui annonça l'épreuve échouée, du fait de l'aide apportée par le loup. En temps normal, Elredel aurait protesté, mais il était évident que cette décision n'avait rien de sérieux. Cela fut confirmé par le rire de la magicienne aux cheveux verts, qui annonça bien évidemment que la candidate avait passé l'ensemble des épreuves, approuvant pour sa part sa demande de rejoindre la guilde. Puis elle se tourna vers Elredel et Serinde.

"Hum... Il eut été inconvenant de refuser qui que se soit pour une raison si futile, aussi ai je immédiatement saisi votre plaisanterie, dame Gwenwyfar, néanmoins, je dois avoué qu'elle était fort bien mené. Disons qu'il s'agissait là d'une quatrième épreuve, visant à vérifier tout à la fois l'humour, mais également la faculté de notre prétendante à rester stoïque face à une telle nouvelle..."

Puis il se tourna vers la jeune femme

"Pour ma part, je considère vos épreuves comme achevées et remplies comme il se le doit. Vous êtes donc la bienvenue parmi nous, et je me réjouis de pouvoir vous ouvrir nos portes. Si vous le désirez, je me ferais un plaisir de vous montrer vos appartements ou de vous faire visiter le château, comme bon vous semble. Sachez aussi que je suis à votre disposition, comme à celle de l'ensemble des membres de la guilde, pour toute question ou suggestion. Car nous visons avant tout à devenir certes la confrérie la plus puissante de ces terres, mais surtout et avant tout la plus soudée et cele où les membres sont le plus liés possibles. En tout cas bienvenue parmi nous, demoiselle Lalwendë "!

Je laissais alors la parole à Serinde, afin qu'elle exprime son avis...

Le combat était bien mené, les gardes de Débauha furent battus rapidement.

Serindë laissa la parole à Gwenwyfar et Elredel, puis donna enfin son avis :

Tout d'abord, bravo pour votre petite plaisanterie Dame Gwenwyfar, on s'y serait cru !

Ensuite, je pense que le combat était tout simplement beau à voir, il y avait une magnifique osmose entre votre compagnon et vous. La seule chose que j'ai à vous dire et de vous souhaiter la bienvenue chez nous !



( HRP : Désolée de temps de réponse, j'étais en partiels toute la semaine '^^ )

Je regardais les trois comparses en face de moi. Mon cœur débordait de joie simple et pure. Il semblerait que j’étais tombée sur une bonne guilde, agréable et ou la bonne humeur était le principal atout. Non seulement j’avais retrouvé une trace de ceux que j’aimais, mais en prime, j’espérais bien nouer de nouveaux contacts et me faire de nouveaux amis.
Je m’inclinais une nouvelle fois devant eux, les mots me manquant pour exprimer ma gratitude.

Merci pour votre accueil et vos paroles, je ferais de mon mieux pour honorer notre guilde, ainsi que nos trois déesse.


D’abord retrouver mes marques et m’habituer aux lieux et à mes nouveaux quartier, ensuite, je partirais à leur recherche.
Fais comme tu veux, moi je n’ai qu’une envie : dormir, et le plus tôt sera le mieux.
Il est vrai que je suis bien fatiguée également, la traversée n’a pas été de tout repos. Pas plus que ces trois épreuves. Je n’aurais jamais réussi à combattre si il n’y avait eu cette épreuve de strip tease, qui a brûlé l’alcool de mon corps.
Gageons qu’aux prochains verres de vodka tu finiras sur la table…
Vas te coucher !!!


Elredel, vous me l’avez proposé si gentiment, pourriez vous me faire visiter brièvement la cité ? Et me montrer ma chambre s’il vous plait ?

Serinde, sans véritable surprise, donna son accord quant à la venue de Lalwendë dans la guilde. Celle ci, manifestement soulagée et heureuse de tout cela, les remercia de l'accueil avant de formuler la promesse de ne jamais décevoir les déesses. Puis elle se tourna vers Elredel, lui demandant une visite de la cité ainsi que le lieu de sa chambre. S'inclinant légèrement en une révérence des plus courtoises, le rôdeur eut un sourire.

"Mais très volontiers, demoiselle Lalwendë. Ce que je vous propose, en premier lieu, c'est d'effectuer un très rapide voyage dans le château, afin que vous soyez au fait des lieux importants à connaitre, après quoi je vous montrerais vos quartiers, car je pense, mais peut être me tromperais je, que vous devez accuser quelques fatigues après toutes ses émotions, n'est ce pas?"

Puis il adressa un salut à Serinde et Gwenwyfar, avant d'inviter la jeune femme à l'extérieur de la taverne.

"Bien. Comme vous avez pu le voir, ce lieu est le centre de convivialité chez nous. La taverne de notre guilde est célèbres sur toutes les terres d'Orépa, et nous accueillons quiconque le souhaite, sauf nos ennemis de toujours, bien sûr. Cela permet de nous détendre et de nous divertir, de partager une chope ou un bon repas autour de quelques histoires. N'hésitez pas à y venir, vous y trouverez toujours quelqu'un pour vous accueillir."

Puis il se tourna vers Lalwendë

"Si je ne m'abuse, vous êtes une mage, n'est ce pas? Souhaitez vous continuer la visite par notre grande bibliothèque, les quartiers d'entrainement magique, ou préférez vous que je vous indique des lieux plus... classiques, comme les thermes ou autre lieu? A moins que vous ne souhaitiez vous rendre immédiatement a vos quartiers..."

"Si je ne m'abuse, vous êtes une mage, n'est ce pas? Souhaitez vous continuer la visite par notre grande bibliothèque, les quartiers d'entraînement magique, ou préférez vous que je vous indique des lieux plus... classiques, comme les thermes ou autre lieu? A moins que vous ne souhaitiez vous rendre immédiatement à vos quartiers..."

La tête me tournait sous la fatigue, mais aussi sous le nombre de pièce qu’il existait dans la cité. Si le mot magique bibliothèque avait illuminé mon visage avec un sourire renversant, le mot thermes m’avait apporté une joie particulière.

Messire, si cela ne vous dérange pas, j’aimerais que vous me conduisiez tout d’abord à la bibliothèque avant de me mener à mes quartiers, je suis fort lasse, j’aimerais vérifier une petite chose avant de regagner ma chambre…
Mais, pourrais-je compter sur vous demain pour me faire visiter le reste des bâtiments de la guilde ? Et principalement… Je rougis un moment. Les Thermes ?

Oh, tu vas encore sentir ce que vous, vous appelez savon. Je préfère ton odeur naturelle, c’est plus simple pour te localiser.
Il faut bien que je prenne soin de moi.
Tu n’as qu’à m’imiter : se rouler dans la boue et la poussière, il n’y a rien de plus salutaire…
Hum…
Dis, il est plutôt bien pour un mâle cet Elredel… Il ferait un beau chef de meute…
Œil de nuit s’approcha du rôdeur et le renifla d’un peu plus près, tandis que je lui assénais une grande claque sur le crâne. Ses pensées m’avaient mise en colère.
Va tu te mêler de tes oignons ? Tu sais bien que… J’avais parlé à voix haute, je me repris rapidement.
Pardonnez les mauvaises manières de ce sac à puces Elredel, il voulait… Retenir l’odeur de la guilde…
Comment ça sac à puces ? Si on ne peut même plus aider…
Ça ne marche pas comme ça les humains, nous sommes différents de vous là-dessus, et tu le sais très bien.

Le visage de la jeune femme traduisait sa fatigue grandissante. Néanmoins, elle insista pour être guidée jusqu'à la bibliothèque, afin d'entreprendre une affaire privée, souhaitant prendre la direction de ses nouveaux quartiers qu'une fois cette tâche effectuée. Elle émit également le souhaite de pouvoir à nouveau être guidée dès le lendemain, afin de profiter au mieux des lieux, et notamment des thermes, ce qui semblait naturel après les efforts fournis et la route effectuée.

Le compagnon animal de la jeune mage s'approcha alors du rôdeur, et renifla quelque peu l'odeur de celui ci. Sa maitresse lui asséna une claque sur la tête, et s'apprêta à lui faire quelques remontrances à voix haute. Mais elle s'interrompit, car ce n'était manifestement pas leur mode de communication habituel à en juger par la gène sur le visage de la jeune femme. Utiliseraient-ils un lien plus discret et plus fort, à l'image d'une forme de télépathie?

Esquissant un sourire, Elredel posa une main sur le crâne du loup et le caressa. Ce qui s'était déroulait ne l'avait pas le moins du monde dérangé.

"Ne vous inquiétez pas, demoiselle Lalwendë. Je suis habitué à ce genre de choses, si je puis dire. J'ai vécu de nombreux années en milieu naturel et j'ai ainsi appris à connaitre et reconnaitre les habitudes et les comportements des différents animaux. Aussi cela n'a guère d'importance, d'autant que votre loup semble des plus exceptionnel comme représentant de sa race. Docile en votre compagnie, je ne doute pas qu'il puisse s'avérer des plus redoutable pour vos adversaires, et son regard fait montre d'une certaine intelligence que j'ai souvent admirée chez les êtres de la race lupine."

Réalisant qu'il s'égarait, le rôdeur détourna les yeux de la puissante bête pour les reporter sur la jeune mage.

"Je vais donc vous mener à la bibliothèque, comme vous me l'avez demandé. Ne vous inquiétez guère pour demain, je vous servirai à nouveau de guide si tel est votre souhait, à moins bien sûr qu'un événement de la plus haute importance n'ai lieu d'ici là, ce dont je doute. Mais trêve de discours. Suivez moi..."

Elredel s'engagea alors dans l'un des très nombreux couloirs du château, puis grimpa un imposant escalier, avant d'arriver devant deux énorme portes taillées dans un bois solide. Deux gardes étaient en faction, et le rôdeur s'adressa un instant à l'un d'eux, qui lui ouvrit rapidement l'une des deux portes.

Lorsqu'il entra, les immenses rayons de la grande bibliothèque des trois déesses s'étalaient tels des géants de bois et de parchemins, baignant de leur sagesse et de leur savoir les nouveaux visiteurs. Des ouvrages presque aussi anciens que ces terres emplissaient les étagères, et sur le mur du fond, diverses petites alcôves permettaient aux lecteurs de s'isoler si le besoin s'en faisait sentir.

Elredel se tourna vers son invitée.

"Nous y voilà. Maintenant, et sans vouloir me faire indiscret, puis je connaitre la section dans laquelle vous souhaiteriez vous rendre? Votre affaire ne me regarde sans doute pas, mais si vous ne m'indiquez pas un minimum le type d'ouvrage dont vous avez besoin, je crains que vous ne vous égariez parmi les ouvrages..."

Tandis que le rôdeur complimentait mon loup, celui-ci se mit à remuer la queue…

Il est perspicace en plus, doté d’une grande observation, et en plus très bon juge, il sait faire la différence entre un simple loup et ceux dans mon genre.
Je masquais difficilement un sourire derrière ma main.
Tu dis ça uniquement parce qu’il te complimente…
...

J’emboîtais le pas à Elredel, et le suivit dans l’immense salle qui contenait tant de livres et de parchemins. Je restais un moment stupéfaite, devant le nombre d’étagères qui s’étalaient face à moi.
L’homme m’adressa quelques mots, que je n’enregistrais pas tout de suite, tandis qu’Oeil-de-Nuit se roulait en boule à ses pieds l’air de lui dire « On est mal parti là, nous allons y rester des heures… »
Un sourire s’affichait sur mon visage tandis que mes yeux reflétaient mon admiration, j’avais toujours été passionnée par les ouvrages, quels qu’ils soient. Doucement, je fis glisser l’un de mes doigts sur l’une des planches qui supportaient la connaissance du monde… Je sortir un livre au hasard du rayon et en caressait religieusement sa tranche. Celui-ci parlait des diverses créatures qui peuplaient ces nouvelles terres, je le rangeais à sa place pour trouver non loin une sorte d’atlas géographique, je l’ouvrais précautionneusement, enivrée par l’odeur qu’il dégageait, propre à sa vie, je le feuilletais au hasard, retrouvant certaines régions que j’avais traversées…

Tu n’aurais pas oublié quelqu’un ???
Sacrebleu… Si !

Je refermais le livre, le remettait où je l’avais trouvée pour revenir vers le rôdeur qui avait eu la patience de m’attendre.
Excusez moi… je suis… Pardon, mais quand je vois … Je vous ai oublié, enfin, non, mais mon attention s’est perdue…
Il voulait savoir si il pouvait t’aider dans tes recherches, GOURDASSE !
Je reprenais abruptement.
Je cherche des ouvrages relatant une traversée des mondes, GOURDASSE…
Je toussais. Euh, non, pas vous, moi… LUI, je pointais du doigt l’ignoble boule de poil qui se léchait innocemment la patte avant droite.
C’était très intelligent de crier gourdasse dans mon esprit, merci, il va me prendre pour une folle maintenant.
J’adore quand j’arrive à ce résultat ! J’ai pas mal d’ascendant sur toi !
PUCES !
Le loup se redressa et se mit frénétiquement à se gratter le cou.

UN point partout !
Je regardais à nouveau Elredel, espérant qu’il sache ou trouver mon bonheur.

La jeune magicienne était manifestement émerveillée par cette quantité d'ouvrages. Elredel s'y attendait, car contrairement à bien d'autres guildes, les siens prenaient soin de collecter, de classer et de conserver tous les ouvrages précieux sur de nombreux sujets des terres d'Orépa et d'au delà. Elle se saisit d'un livre, et en caressa la couverture avec un mélange de respect et de curiosité, puis le reposa avant d'en feuilleter un autre. Puis elle sembla se rendre compte qu'elle était venue ici pour tout autre chose.

Ses paroles furent hésitantes, et elle eut même un curieux langage, utilisant un adjectif peu flatteur. Si le rôdeur n'avait pas soupçonné le lien qui unissait la jeune femme et l'animal à ses côtés, il eut pu la prendre pour une folle ou se vexer, mais il semblait à ses yeux évidents que leur lien de communication servait parfois à des fins de plaisanterie.

Cependant, au milieu de ces enchevêtrements hésitants, la demande de la jeune mage apparue claire tout en restant des plus vagues. Une traversée des mondes? Qu'entendait-elle par là?

Elredel fronça les sourcils, et portant son regard vers le plafond, réfléchi un instant au sens qu'elle pouvait bien vouloir donner à cela. Il avait certes entendu des transferts vers un même monde, entre présent et passé, et lui même en avait fait l'expérience. Mais une traversée entre mondes lui semblait... Difficile a concevoir.

Après quelques minutes de réflexion, il soupira et reporta son regard sur la jeune femme.

"Je crains malheureusement que votre demande ne soit trop vague pour que je puisse vous fournir un quelconque ouvrage. L'idée d'une traversée des mondes ne signifie pas grand chose pour moi, et j'ai peine à l'imaginer. Aussi, j'espère ne pas vous froisser si je vous demande ce que vous entendez par là?"

Gwenwyfar arrivait justement dans la bibliothèque afin de consulter et mettre à jour ce qu'on savait sur la faille d'Ysenar, elle surprit la conversation entre Elredel et Lalwendë sur la traversée des mondes.

Mon BON Elredel la demande de Dame Lalwendë est pourtant claire, MAIS cela relève du domaine de la MAGIE. Laissez moi donc VOUS apporter à TOUT deux mon éclairahge sur la question.

Gwenwyfar sur un ton très docte entama alors ses explications.

Il n'existe PAS à proprement parler de SORT qui permette de voyager à travers les MONDES. Ces voyages résultent SOUVENT d'accident, comme une RUPTURE dans le continuum espace-temps par EXEMPLE ou une intervention DIVINE.

Voila qui EXPLIQUE en partie le faible nombre de CAS avérés et recensés. Certaines légendes PARLENT de créatures capables de FRANCHIR naturellement les espaces entre les mondes, d'autres PARLENT de couloir spatio-temporels CONNUS de quelques rares initiés voyageant AINSI à leur gré d'un monde à l'autre, mais RIEN de tout ça n'a été CONFIRMÉ.

Gwenwyfar désigna quelques ouvrages.

Voila l'état de NOS connaissances pratiques et THÉORIQUES en la matière, c'est assez maigre je VOUS l'accorde mais c'est TOUT ce que nous avons.

J’allais préciser ma requête au rôdeur lorsque Gwenwyfar fit son entrée dans la bibliothèque… Cette femme m’impressionnait, elle me semblait être inépuisable et avoir un paquet d’énergie à revendre… Je remerciais Elredel d’un sourire m’abreuvant des paroles de la magicienne. Comme je m’y attendais, il n’existait pas d’ouvrages précis, ni formule magique, persuadée de ce fait, ce n’était donc pas tout à fait ce type de livre que je cherchais. J’affinais donc ma demande.

Merci à vous deux, je songeais bien que cela ne serait pas aussi facile, je suppose que vous devez avoir des écrits littéraires et fantastiques, des romans, dans cette bibliothèque, qui pourrait évoquer un passage entre deux mondes ? Parfois les idées d’un romancier se basent sur une petite partie de faits réels ?

Je jetais un coup d’œil à mon Loup, celui-ci s’était endormi, roulé en boule près de la sortie.

Je ne vais pas vous déranger plus longtemps, si vous pouvez me prêter un ou deux romans, je regagnerais ensuite ma chambre. Enfin… Il faudra m’y conduire, je ne sais pas encore ou elle se situe.