Forte tête.

Le ciel commence à s'habiller de son manteau bleu nuit, le soleil ,au bout de sa course ,laisse place à la lune et tout le tralala habituel avec les étoiles qui brillent et tout ça.

J'aime pas tout ce qui est mielleux ! Avec le prince charmant qui vient délivré la princesse d'un donjon infesté de gobelin et d'un puissant dragon. Non mais, sérieusement … Qui irait se farcir toutes les contrés d'Orepa, tuer 200 gobelin à une main armée d'une épée en carton, décapiter un dragon avec un cure dent, et récupérer une princesse qui a une trentaine d'année et qu'il lui reste une dizaine d'année avant de la trouver moche ?

Quelle blague ! Enfin, je ne suis pas là pour faire ma moqueuse, bien que cette citadelle n'est pas vraiment à mon goût, mais je n'ai pas vraiment le choix. Ma sœur ne devrait pas être très loin, je le sens. Je rentre dans la taverne, encapuchonnée … Je m'assois avec difficulté sur une des haute chaise du bar. Quel est l'imbécile qui a conçu ce genre d'ânerie ? Je lui en ferrai voir de toute les couleurs. Un tavernier rond et grossier s'approche de moi, avant que je ne passe commande, il me sort.

-Ce n'est pas un endroit pour les enfants ici … Ma petite.

Excédée par ce discours très peu honorant, je fulmine en sautant sur le bar, enlevant ma capuche pour le regarder dans les yeux.

-Hey, mon gros … Je le sais bien que je n'ai pas ma place parmi les pochards de ton bouiboui ! Et crois moi, je suis ici à contre cœur … Alors maintenant, tu me sers un vers de lait … Chaud !

Le silence s'installe dans la taverne, je me retourne avec un regard assassin.

-Quoi !? Vous voulez mon portrait ?

Rha, j'vous jure, ces humains … Je me rassois tranquillement, attendant impatiemment mon verre de lait, une fois arrivée, je regarde à nouveau le tavernier.

-Mon gros, c'est où le recrutement ici ?

Alors que je commence à boire ce lait, plus que médiocre, quelque chose me tapote l'épaule, ou plutôt, quelqu'un. Je me retourne et regarde la dame qui s'adresse à moi. Et voilà que la vieille me donne une leçon.

-Hey ! J'te signale que c'est lui qui a commencé ! Rien ne se serait passé si il avait pris ma commande normalement ! Et puis, concernant la politesse, je n'ai rien à recevoir de ta part … Je doute que tu dises bonjour à ceux que tu croise, une lame dans chaque main, n'est-ce pas ?

Je ricane doucement puis je saute sur le sol, je la regarde en levant la tête … Du haut de mes 1 mètre 20 …

-Inutile de le dire, je n'ai qu'une dizaine d'année … Mais je compte rentrer dans vos rangs malgré tout !

Elle s'abaisse pour être à ma hauteur puis elle me fixe avec un regard de tueuse que je ne connais que trop bien. Une lame vient se poser sur ma gorge … Je soutiens son regard sans faillir.

-Si tu veux assouvir ta soif de sang avec le mien, vas-y ne te gêne pas … Je ne suis pas humaine, mais une Naïade … Tue moi, et je me réincarnerai comme je le suis maintenant. Tu as beau avoir dix ans de plus que moi, une arme affutée et un regard sérieux. Rien ne m'empêchera de passer le recrutement … Ma belle ...

Je fronce les sourcils et la regarde avec un regard déterminé ...

Gwenwyfar fut étonnée de voire une enfant entrer dans la taverne, intriguée elle décida d'attendre un peu pour voir de quoi il en retournait.

A en juger pas son comportement elle n'avait pas froid aux yeux, mais une chose que Gwenwyfar ne supportait c'est qu'elle était impolie et sans raison. Et maintenant voila que l'impertinente tenait tête à Serindë.

Cela en était trop, Gwenwyfar allait lui apprendre les bonnes manières et à la façon dont elle avait été élevée.

Elle arriva alors que Serindë se présentait la fillette ne faisait pas attention à elle. S'approchant d'elle, elle la saisit par une oreille et tira juste assez pour lui imprimer une douleur, faible certes mais assez insupportable.

Et cette SECONDE commandante c'est moi Dame Gwenwyfar KISTOMERCES, fille du baron Glipkério KISTOMERCES, archimage et major de PROMOTION à l'université de l'invisible.

En ce qui me CONCERNE peut être que je ne PEUX te tuer mais t'infliger une vie ÉTERNELLE de souffrance cela devrait être DANS mes possibilités ET dans celles de Serindë aussi je présume.

Elle resserra sa prise sur l'oreille pour bien se faire comprendre et regarda la jeune fille dans les yeux, son regard brûlait d'un feu mauvais.

Pour commencer JEUNE fille faites vos excuses au TAVERNIER, et quant on s'adresse à MA personne c'est Dame Gwenwyfar ou Madame et rien d'autre et tout le monde ICI fut-il général ou même le ROI me vouvoie.

Et si POUR la politesse Serindë n'a peut être AUCUNE leçon à te donner ce dont je doute VU ton niveau, apprends que j'ai FRÉQUENTÉ les meilleurs écoles du PAYS, avec les meilleurs PRÉCEPTEURS, j'ai donc beaucoup à t'apprendre.

Gwenwyfar ne relâchait toujours pas prise sur l'oreille rougie de la naïade.

Me suis je bien FAITE comprendre mademoiselle... Quelle est VOTRE nom déjà ?

Finalement, elle n'était pas si mauvaise que ça, cette Serindë … Elle semble m'avoir compris. Je m'approche, voulant me présenter. Si ce n'est sans compter qu'une furie aux cheveux verts fluorescent m'attrape l'oreille et la torsade violemment.

-Aïe aïe ! Mais qu'est ce que tu fais ? Lâche moi !

Je tourne sur moi même pour essayer de me défaire du supplice, mais pas moyen d'y arriver. Elle me demande de m'excuser auprès de ce grossier personnage qui pensait me virer à cause de ma taille ? … Oui bon, je sais que je n'ai pas l'âge de venir ici, mais quand même !

Rha !! Elle me raconte sa vie sans me libérer ! Je ne peux même pas en placer une !

Haa ! Enfin ! Elle me demande mon nom … Je sautille sur place, me débattant comme un beau diable.

-Lenia … Je m'appelle Lenia ! Et je m'excuse, mon gros … Heu … Tavernier ! Laisse moi maintenant !

Laisse-moi maintenant ?? Hmm je CROIS que tu ne m'as pas ENCORE bien comprise à moins que tu ne CONNAISSES pas le sens du mot VOUVOYEZ !!! Et peut être SUIS je sourde mais je n'ai pas entendu de s'il VOUS plaît et n'oublie pas non plus que tu t'ADRESSES à Dame Gwenwyfar !!!!

Gwenwyfar resserre légèrement sa pression sur l'oreille, elle n'était pas prête de la lâcher tant qu'elle n'aurait pas obtenu satisfaction.

Cette magicienne aux cheveux bizarres continue de me faire souffrir, quelle diablesse ! Je savais l'humain machiavélique, mais pas à ce point ... J'en rage ! Mais je ne peux rien faire ... Quelques larmes perlent aux coins de mes yeux, sans les laisser glisser pour autant ! J'ai décidé d'être forte ... Je l'ai promis ...

-Oui oui ! Laissez moi partir, s'il vous plait, dame Gwenwyfar ...

Je me suis fait avoir une fois, par surprise ... Mais jamais je n'aurais à subir une nouvele fois cette torture ... Qu'elle ne sous-estime pas Lenia Whiterock !

Ha enfin les premières BONNES paroles que je t'entends PRONONCER !!! C'est bien tu APPRENDS vite mais il FAUT t'expliquer longtemps apparemment.

Gwenwyfar lui relâcha enfin l'oreille.

Pour le RECRUTEMENT ma chère Serindë vu son âge nous pourrions l'intégrer DANS la guilde comme un navire intègre un MOUSSE. Nombres de valeureux CAPITAINES de navire et d'amiraux ont commencé leur carrière comme MOUSSAILLON.

Puis s'adressant à Lenia

Alors comme ça LENIA tu veux intégrer notre GUILDE, ce n'est PAS comme ça que tu y ARRIVERAS !!! Nous SOMMES la guilde la plus ancienne et une des plus PUISSANTES de ces terres et tu sais POURQUOI ?

PARCE que nous intégrons les MEILLEURS, mais être le meilleur ne SUFFIT pas !! Une guilde c'est une ORGANISATION, commerciale, militaire et PARFOIS religieuse comme la NOTRE.

Ce qui signifie qu'IL existe une HIÉRARCHIE à laquelle obéir et aussi que tu vas DEVOIR vivre en COMMUNAUTÉ avec des gens qui se battront pour TOI et pour lesquels il te FAUDRA te battre alors je te conseille de LES respecter un minimum sinon je ne donne pas CHER de ta peau !! Qui irait RISQUER sa vie pour une petite PESTE dans ton genre !!

Et ne me dis PAS que tu t'en MOQUES car tu es IMMORTELLE, laisse moi t'apprendre qu'il existe de nombreux MOYENS de se débarrasser d'une naïade que ce SOIT par la mort ou autrement.

Maintenant QUE ceci est dit souhaites tu TOUJOURS nous rejoindre et t'en sens tu capable ?

Gwenwyfar aurait pu lui faire un discours encore plus long sur les droits et les devoirs de tout à chacun mais elle estimait avoir été assez claire, du moins pour le moment.

Cela fait quelques jours que je n'avais pas vu Lalwendë ... Elle est sans doute beaucoup occupé. Du coup, je pars de la cité de temps en temps, m'entrainer ... Tuer lorsque je croise un homme. Soupirant ma mélancolie, je m'approche de la taverne, toujours ce poids au coeur ... Je recherche des réponses à mes questions, sachant qu'elles se trouvent dans cette lourdeur.

A travers l'épaisse porte, j'attends une voix féminine familière, dame Gwenwyfar avec son langage peu commun. Je ressens une pointe de sévérité dans ses paroles. Je rentre dans l'établissement puis, j'aperçois ,de dos, une personne ... De petite taille, seulement, cela me disais quelque chose.

Je me rapproche de la personne en prononcant un nom ...

-Lenia ?

Quelle démone aux cheveux verts ... Elle me relâche enfin après avoir exécuté, à contre cœur, ses exigences ... Mais je n'ai pas dis mon dernier mot. Elle commence à me cité les règles de société. Je la fixe du regard.

-Sachez, dame Kistomerces, que je connais parfaitement les préceptes d'une vie en communauté, malgré que mon caractère impétueux et arrogant ne fassent pas bonne figure. Je suis toute à fait capable de comprendre cela ...

Soudain, une porte s'ouvre, et une voix retenti. Je me retourne et ouvre grand les yeux.

-Grande sœur !

Sans terminer la conversation avec le diable, je me hâte et plonge dans ses bras, pleurant toute les larmes de mon corps ... Contre mon gré ...

Vous avez sûrement RAISON Dame Sérindë, souvent DE tels comportements ne sont là que pour MASQUER une certaine fragilité. Et en l'occurence Lénia ne FAIT pas exception, je suis sure que SOUS ses airs féroces elle a UN coeur d'or et doit être COMME toutes les jeunes filles de SON âge. Ses bravades ne SONT là que pour faire OUBLIER à ses interlocuteurs à qui ils ONT à faire : une fillette de 10 ans.

Il y a AUSSI beaucoup de colère chez cette jeune FILLE, je ne sais pas POURQUOI mais une fois dissipés SES mauvais sentiments, je SENS que son fort caractère sera un PRÉCIEUX atout.

Gwenwyfar observa brièvement les retrouvailles des deux soeurs.

Je ne SAVAIS pas que Letty avait une soeur, l'AURAIS je su je ne l'aurais PAS imaginée en la personne de Lénia. Espérons que d'avoir RETROUVER sa soeur APAISE ses peines et qu'elle SE montre désormais sous un MEILLEUR jour.

Letty allait fournir quelques explications à la présente situation, du moins Gwenwyfar l'espérait.

Gwenwyfar était étonnée, les épreuves ??!! Mais quelles épreuves, Lénia était une enfant de dix ans. Serindë devait avoir une idée derrière la tête, c'est pourquoi Gwenwyfar ne dit rien pour le moment attendant d'en savoir plus pour marquer ou non sa désapprobation.

Que faisait-elle ici, en dehors de mes terres natales ? Je l'avais pourtant prévenu des dangers qui rôdaient en permanence. Je m'accroupis pour recevoir Lenia contre ma poitrine, elle semble heureuse de me retrouver, mais quelque chose se cache dans son coeur. Elle tremble de tout ses petits membres. Je la regarde avec sévérité.

-Que fais-tu ici ?

Je passe ma main dans ses cheveux bleu ciel, prenant une voix bien plus douce.

-Je t'avais dit de ne pas venir me chercher et de rester avec les autres … Tu sais ce que tu risques a fréquenter une exilée ...

Ses larmes continuent de couler de plus belle, Ariake s'agite soudainement, sondant l'esprit de Lenia.

«Quelque chose de lourd se tapis dans un recoin de son esprit ...»

-Grande soeur … Grande soeur ...

Je continue de l'appeler, même si j'étais contre elle. Mes pleures ne cessent pas, des images me hantaient de plus en plus. Je ne sentis même pas la main réconfortante de Serindë. Les paroles de Letty était vraie … Mais … Je ne pouvais pas faire autrement. Je lève la tête vers ma sœur, murmurant avec une voix étranglée.

-Ils … Ils … Ils les ont tous … Tués ...

Je me love à nouveau tout contre elle, mes yeux commencent a s'irriter … Pére, mére … Vous me manquez … Letty me serre plus contre elle, je me pince la lèvre de douleur, je commence à fatiguer … Elle soulève légèrement ma chemise de soie, tachetée de sang sur le coté. Je ne voulais pas qu'elle regarde, mais je n'avais plus la force de me battre …

-Je … Je me suis faite …. Attaquer, il y a 2 jours ...

Je tombe, fiévreuse dans ses bras, inconsciente …

Je n'avais obtenu aucune réponse mis à part toujours les deux même mots, jusqu'à ce qu'elle décide de me regarder dans les yeux avec les siens, larmoyant et gonflés. Elle prononce une phrase qui me tétanise … Ce n'était pas possible …

-Qui ? Qui les a tué ? Dis moi !

Je la rapproche de moi, l'enlaçant jusqu'à ce que je sente que je presse une plaie … Sa douleur me parvint par la pensée. Je tâte ses cotes et remarque le sang taché sur sa tunique, je soulève et aperçoit une blessure profonde et infectée, avant que je ne dise quoi que ce soit, elle tombe dans le coma. Je regarde Gwenwyfar et Serindë paniquée et suppliante.

-Aidez moi !

Ni une ni deux, Gwenwyfar n'avait pas le temps de comprendre ce qui se passait, elle ne remarqua seulement la tâche de sang quand Lénia s'évanouit dans les bras.

Elle saisit une bouteille de vodka sur le comptoir et déchira la chemise de Lénia découvrant la plaie.

Laissez moi faire Letty je SUIS une des meilleures SOIGNEUSES de ces terres.

Elle versa directement un peu de vodka sur la plaie puis en versa une gorgée dans la bouche de Lénia puis posant ses mains sur la plaie elle récita un brève incantation ou plutôt une sorte de prière adressée à Déhau, après quelques instants la plaie commença à se refermer.

Bien la plaie est désormais REFERMÉE maintenant il lui faut du CALME et du repos !!

ROGER !! Je prends une DES chambres de luxe à l'étage qu'on ne NOUS dérange pas. Qu'on nous amène des linges et de l'eau fraîche.

Bien compris Dame Gwenwyfar.

Prenant l'enfant dans ses bras elle l'emmena dans une chambre spacieuse et luxueuse réservée aux invités de marque qui ne pouvaient loger au château, puis l'installa confortablement dans le lit, la tenant pas la main.

La pauvre ENFANT, si j'avais su...

Letty nous allons AVOIR besoin de vos lumières.

Après une cavalcade paniquée à travers les escaliers et couloirs de l'auberge, Gwenwyfar la dépose sur le lit de la chambre luxueuse. Je reste à son chevet, c'est alors, une phrase tombe … Je devais leur raconté mon histoire, mon passé si douloureux que j'ai caché depuis si longtemps, beaucoup trop. Mais, il va falloir commencer par la vérité.

-Dame Kistomerce, Dame Serindë … Cette enfant, Lenia … Est humaine. Elle vous a certainement dit qu'elle était une Naïade, comme elle croit l'être … Mais elle refuse de reconnaitre la vérité.

Je me lève et je m'approche du lit, caressant doucement la joue de ma petite sœur, comme je l'ai dis dans le passé. Son visage terrible s'était effacer pour laisser place à un faciès doux et paisible.

-Quant à moi, je ne suis comme vous … Humaines … Je suis une Nymphe des glaces, qui vivait il y a bien longtemps dans un royaume reculé des terres d'Orepa ...

Je me replace dans le siège, juste à coté du lit. C'était la première fois que je la voyais autant inerte, elle qui a toujours été virulente et fulmine à la moindre remarque désobligeante. Je croise une jambe et les regarde.

-Bien que notre royaume soit protégé par la magie des forêts … Quelqu'un d'humain a réussi à pénétrer dans notre sanctuaire sans que personne ne s'en aperçoive. Cette personne a déposé une enfant entourée d'un linge blanc taché de sang, devant la maison de mes parents, nous n'étions que des paysans … Ils ont décidés de la prendre et de l'élever, bien que le roi était contre ...

Je me souviens comme si c'était hier, le roi pénétrant dans notre petite maison ...

-Sauf qu'un jour, je fus exilée … A cause de mon grand pouvoir … Beaucoup trop … 'Vous avez le pouvoir de détruire le royaume, partez immédiatement' m'a t-il dit. Lenia pouvait rester si je partais … Mais pour le reste, je ne sais absolument pas ce qu'il s'est passé ...

Gwenwyfar posa sa main sur le front de Lenia pour voir si la fièvre était retombée et lui caressa les cheveux.

La pauvre ENFANT, sait elle qu'elle EST orpheline ? Letty nul NE sait ce qui s'est passé CHEZ vous, mais je crains que LENIA n'ait apporté de tristes nouvelles.

Elle SEULE sait, laissons là se reposer ET se remettre. Le voyage A du être long et ÉPROUVANT en plus avec cette VILAINE blessure.